L’agriculture biologique

Semoir pour épandre les engrais biologiques à base de lithothamne appelé « Pulvérosème » , entièrement conçu et réalisé par Raymond GODEFROY, dans son atelier à la Cour. Début des années 1970.
Cliché, archives de la ville d’Angers, 4fi 1873.

Mes parents constatent très tôt les méfaits de l’agriculture chimique appelée aujourd’hui « agriculture conventionnelle ». Ils s’interrogent sur cette agriculture promue par les écoles agricoles, les syndicats et les pouvoir publics. Ils constatent qu’elle entraine la disparitions des agriculteurs, de l’agriculture familiale et de tout son patrimoine matériel et immatériel : disparition des races animales et végétales régionales, destruction du bocage, mépris pour les savoir faire traditionnels, etc. Ils sont témoins des dégâts qu’elle occasionne sur les sols et surtout sur la santé des animaux d’élevage et de fait sur les humains. Ils sont conscient très tôt, dès les années 1950 que l’avenir radieux que promet cette agriculture moderne, productiviste et chimique ne sera pas au rendez-vous. Ils découvrent l’agriculture biologique au début des années 1960 et en particulier la méthode Lemaire-Boucher. En 1966, ils adoptent cette méthode d’une grande modernité et deviennent des pionniers de l’écologie et de l’agrobiologie.

Article de Raymond GODEFROY, Agriculture et Vie, décembre 73 – janvier 74

Méthode agrobiologique Lemaire-Boucher…

Article de Jean-François Lemaire publié dans Bio-linéaires de nov.-dec. 2014

Mais qu’est-ce donc que cette méthode ?

C’est un mode cultural spécifique, étudié, conçu et mis au point par les professeurs Raoul Lemaire et Jean Boucher pour la réalisation d’une agriculture n’utilisant pas d’engrais ni de produits chimiques de synthèse. Ce type d’agriculture, appelée agriculture biologique, férocement attaquée à ses débuts par les tenants officiels de l’Agriculture devait finalement être reconnue en 1981.Une brochure éditée en Octobre 1971 par la Sté S.V.B Lemaire sous le titre « Un nouveau type d’agriculture en France» nous en dit les principes essentiels.

Selon nous, la fertilité du sol est avant tout une question de vie microbienne qu’il faut développer au maximum par l’application des quatre points suivants :

1°) l’ameublissement profond du sol sans son retournement

Le renversement des couches du sol par les charrues à versoirs est défavorable à la flore microbienne aérobie (de surface) et anaérobie (de profondeur). C’est pourquoi nous remplaçons le labour classique par un ameublissement sans retournement, parfaitement réalisé par un appareil appelé « Fouilleuse ».

Premier modèle « la fouilleuse » sorti en 1968. Celui-ci fera l’objet de nombreuses améliorations au cours des années suivantes avec la sortie des séries Actisol toujours en fabrication et en service aujourd’hui.

2°) le compostage de la fumure organique
Si l’on part d’une matière brute correctement préparée et stockée, cette opération déclenche une très vive fermentation chaude de la matière organique brute, qui aboutit à l’obtention d’une matière assainie de haute valeur fertilisante. Le fumier composté est un véritable levain bactérien qui déclenche un accroissement de vie dans le sol, générateur de fertilité naturelle.

3°) les associations végétales

Nous préconisons des rotations de culture faisant une très large place aux légumineuses, moyen d’assurer soi-même la nourriture azotée des futures. Cultiver des légumineuses, c’est également créer un climat favorable à la vie : protection des insectes utiles, lutte contre les mauvaises herbes, humification de la matière végétale mure, formation d’hormone de croissance. C’est pourquoi, nous associons des légumineuses à toutes les cultures et plantations qui peuvent s’en accommoder.

4°) le Lithothamne des Glénans.

Cette algue est un végétal marin riche en Calcium, Magnésium et Oligo- éléments. Pêchée vivante et micro-pulvérisée avec beaucoup de précautions pour ne pas la brûler, elle se révèle être, par son origine organique et marine, un activateur bio-catalytique doué d’un pouvoir antiviral puissant (qu’elle doit en grande partie à son magnésium). L’utilisant sur le sol à des doses relativement faibles, son action rééquilibrante permet aux plantes et aux animaux d’élevage de retrouver santé, résistance et fécondité. Son utilisation raisonnée est l’un des points très importants de la fertilisation biologique.

Mis à part le quatrième point, les agrobiologistes d’aujourd’hui suivent ces principes. Des cahiers des charges ont été élaborés, étudiés, mis au point et agréés pour cadrer la pratique de leur art et rassurer le consommateur par la mise en place organisée de contrôles et de certifications.

Jean-François Lemaire

Compostage du fumier à la Cour, sur le bas côté de l’avenue
Ensilage d’herbe avec l’autochargeuse dans un des clos de la Cour
Ensilage d’herbe avec ensileuse tractée dans un des près de la Cour, probablement la Vuule Janyire.
Cuture et ensilage de tournesol dans le Cllos de l’herche. Cette culture était si extraordinaire et si spectaculaire que de nombreux automobilistes s’arrêtaient pour la regarder.
Epandage d’engrais bio à base de lithothamne avec le Pulvérosème de R. Godefroy dans un clos e la Cour.

Une agriculture toujours à la pointe du progrès. Ma famille est en pointe aussi bien dans les années 1920 dans les début de l’agriculture chimique et la mécanisation que quelques décennies plus tard dans l’adoption très précoce de l’agrobiologie.

Ce cliché est tout à fait exceptionnel. Il doit dater de la fin des années 1920. Il présente mon grand-père, Pierre Godefroy, à droite, tenant une pancarte « Avec sulfate d’ammoniaque » et à gauche « Métro » le graund valet des la ferme, tenant une pancarte « sans sulfate d’ammoniaque ». Il s’agit d’une expérience d’engrais azotés dans un clos labouré et semé en froment. La photo est prise dans l’esprit de promouvoir cet engrais chimique et le résultat d’une expérience de l’utilisation de cet engrais chimiques. La prise de vue à eu lieu dans l’un des clos dit des Poirier. Le choix de faire poser mon grand père dans l’endroit du clos où le blé est le plus haut car il a été enrichi au sulfate d’ammonique n’est pas anodin . Mais il faut noter que mon grand père était petit de taille, je pense à peine 1,70 m et que Métro son employé était je suppose plus grand.
Premier tracteur de la Cour, acheté d’occasion en 1939, juste avant la guerre. Il n’ y a pratiquement aucun tracteur dans le Département de la Manche à cette époque. Les agriculteurs s’équipent seulement à partir des années 1960 et 1970 en tracteurs. Il s’agit d’un Fordson a roues en fer recouverte de caoutchouc. Il est principalement destiné à faire tourner la batteuse à grand travail que mon père utilise pour faire la battage dans les cantons autour de Lestre.
Cette diapositive est l’un des cliché dont je suis le plus fier car il est pour moi le témoin d’un grand moment de la vie de la ferme et de l’agriculture en Normandie. La maison Lemaire-Boucher avait organisé des portes ouvertes à la Cour et une journée d’information sur l’agriculture biologique. Nous sommes au début des années 1980. Il y a déjà près de 20 ans que mes parents pratique cette nouvelle agriculture prometteuse d’avenir pour l’humanité et la planète. Papa est je suppose en haut de l’escalier extérieur d’où il s’adresse aux visiteurs. Il est probablement en compagnie des techniciens de la maison Lemaire. Maman est assise sur le mur du pont à droite. Jean est à gauche près du pigeonnier. La ferme est en fête, les visiteurs sont venus nombreux et ils s’intéresse vraiment à ce qu’ils voient et entendent. La ferme est propre, bien rangée et organisée, les cultures que Papa fait visiter sont superbes et originales (en témoigne la fleur de tournesol) et les vaches normandes et les autres bêtes d’élevages paissant dans les clos sont magnifiques. Tout est là malgré les immenses difficultés de chaque jour de mes parents et leur travail harassant et usant , pour témoigner de leur capacités tant comme paysans que comme intellectuels. La porte de la laiterie est ouverte, les visiteurs peuvent donc voir le lieu de transformation du lait en crème beurre et fromage blanc. C’est le fruit du travail de Maman principalement et il est tenue dans un état de propreté parfaite. La crème de la ferme à obtenu a cette époque la médaille d’or au salon de l’agriculture, la consacrant comme meilleur crème crue de France (de Normandie nous aurait largement suffit !)

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